Maurice Becker se souvient que la question des travailleurs migrants fut posée pour la première fois en 1959. Les travaux engagés par la SOLLAC à Grandrange allaient durer trois ans sur un chantier nécessitant la présence de 600 à 800 ouvriers migrants.
Extraits de recherches proposés
par Laurette Michaux, historienne
« Les travailleurs étrangers sont immortels parce que continuellement inter-changeables. Ils ne sont pas nés. Ils ne sont pas élevés. Ils ne vieillissent pas, ils ne se fatiguent pas, ils ne meurent pas. Ils ont une fonction unique : travailler. »
J. Berger, J. Mohr, Le septième homme, 1976
Paroles de vieux !
Chibani, Foyer de Florange.
La création d’AMLI en 1965 avait répondu à un réel besoin, en relation évidente avec l’expansion des industries sidérurgiques. Celui-ci continua de se manifester avec vigueur à l’aube des années 1970, car les vallées usinières de l’Orne et de la Fensch continuèrent d’enregistrer un fort courant d’immigration.
AMLI vers un nouveau public,
par Laurette Michaux, historienne.
« On ne peut cependant pas évoquer cette phase de croissance de l’association sans mentionner l’intervention du préfet de la Moselle pour orienter AMLI vers un nouveau public. »
Création d’une cuisine centrale à Hayange. L’attention se porte alors davantage sur les conditions de vie au quotidien des résidents. D’ailleurs si le sigle d’AMLI ne subit aucune modification, sa signification change. Le « M » qui abrégeait le mot « Mosellane » est remplacé par le « M » de Mieux-être et donne ainsi « l’Association pour le Mieux être et le Logement des Isolés »
Paroles de travailleurs sociaux.
Maryse Carballo.
« Le phénomène du retour de certains immigrés au pays contribue à accélérer ce processus de transformation. Outre les réfugiés, AMLI s’ouvre ainsi à d’autres publics : les personnes âgées, les sans-abri et les personnes en situation précaire. »
Dès la fin de l’année 74, la sidérurgie est en crise et sur presque 20 ans, en restructuration permanente, elle continue de licencier et de pré-retraiter.
La conjoncture change et la sidérurgie lorraine passe brutalement de 77 500 salariés en 1975 à 48 500 à la fin de l’année 1980. La société Sollac éteint ses hauts-fourneaux et arrête ses laminoirs à Hayange. Le flux de nouveaux venus se tarit mais il reste des milliers de personnes dont une partie d’hommes au chômage. Des hommes sans attache familiale, redoutant la solitude choisissent le foyer ce qui leur permet d’envoyer leur salaire à leur famille restée au pays.
Avec la guerre des Balkans et du Sud-Est Asiatique, l’association répond aux urgences, adapte ses hébergements et développe de nouveaux services. Ainsi, en 1981, le foyer de Metz à Blida héberge, nourrit et aide près de 700 réfugiés en provenance du Vietnam, du Cambodge, du Laos et de la Chine. Deux centres de réfugiés de 50 lits chacun ouvrent en septembre 1981 à Rosselange et Fameck.
Synthèse écrite à partir de la communication
de M. Vincent FERRY Historien, Université́ de Metz.
